Back to top

Un maire qui aimait les arbres ?  Ce n’est pas le maire de Fontenay !

Quelles tronçonneries ! *

             Un Canard gouailleur*, et un SOS Conso**, relayés par nos lecteurs, nous offrent une réflexion sur les massacres d’arbres qui se répètent de ville en ville (Fontenay, Paris, Lyon …), toutes couleurs politiques confondues.

             A Fontenay, une élue vante, dans un tweet, un maire très attentionné lors d’une réunion, début juillet, d’un comité de quartier ravi d’être consulté ( ?) sur le projet  de la ZAC des Blagis.  Mais le maire a-t-il prévenu ses interlocuteurs qu’il avait accepté le 29 juin la demande expresse du promoteur d’annulation  de sa demande de permis de construire***? A-t-il reconnu que le projet en question n’était pas viable, comme nous l’expliquons depuis des mois ?   Et si, pour notre qualité de vie à tous, on plantait des arbres aux Blagis, aux Sorrières et dans toute la ville, au lieu de sur-densifier ?

 

Tous les arbres sont-ils de la même couleur (politique) ?

Certains politiques veulent nous classer, nous et ceux qui préfèrent les arbres au tout béton, dans une case « politique », pour ou contre.

            Pour casser des immeubles plutôt que de les rénover ? On en voit le résultat aux Blagis, où un des immeubles viables du quartier a été démoli, mais où sombrent les projets mal ficelés. Nous, on répète qu’on peut faire de vraies belles rénovations de qualité, respectueuses des habitants, comme  cela se fait de plus en plus dans d’autres villes.

           Pour une TAM croupion aux promoteurs ? Pour la suppression du Coefficient d’Occupation des Sols ? Pas de chance pour les sur-densificateurs, des gens d’horizons différents, comme nous, préfèrent depuis des années lutter contre les sur-densifications, pour promouvoir un urbanisme « circulaire » adapté à nos banlieues.

          Pour abattre les arbres qui gênent les promoteurs? Pas de chance pour les sur-densificateurs, des gens d’horizons différents savent que les arbres sont nos meilleurs alliés contre le réchauffement climatique.

        On peut sur-densifier, mais on n’y est pas obligé. On peut couper des arbres, mais on n’y est pas obligé. On peut fermer des services publics, mais on n’y est pas obligé. On peut  instrumentaliser un comité de quartier, mais on n’y est pas obligé.

 

On peut même protéger un arbre par testament**, ça plaira à notre Canard gouailleur

        Un peu partout en France, de plus en plus de riverains défendent leurs arbres. Les arbres n’ont pas de couleur politique, ils font des racines parfois gênantes, certains arbres ont le culot de perdre leurs feuilles en automne, mais c’est pour en mettre des neuves au printemps. Bref, les arbres sont vivants, ils partagent avec nous l’écoulement des saisons, ils absorbent notre CO2, nous donnent de l’oxygène, et ils protègent la biodiversité ; même le parti animaliste, représenté dans notre mairie, devrait les protéger, et pas seulement le temps d’un nid d’oiseau.

       On peut protéger un arbre par testament, ou par clause lors d’une vente. Sauf que  le légataire, ou l’acheteur, peut être tenté de déclarer cet arbre malade ou dangereux. C’est là qu’un arrêt de la Cour de cassation, en date du 6 juin 2019 (n° 17-31.771), consacre « le devoir de conserver cet arbre » sur toute sa durée naturelle de vie**.

       N’oublions pas cependant qu’à Fontenay, même des arbres protégés par le Plan Local d’Urbanisme ont été abattus récemment par ordre du maire, aux Potiers. Et que les grands marronniers de la Place de Gaulle ont tous été abattus d’un côté ; au nom de l’esthétique urbaine ? A ce titre, on ne sait pas ce que vont devenir les marronniers qui ornent encore l’autre côté de la Place.

 

Protéger les arbres, c’est une culture, une éducation, une conscience éco-citoyenne

      Les amis des arbres sont de plus en plus nombreux. Profitez de l’été pour rêver en lisant quelques odes aux arbres, comme autant de manifestes « politiques », capables de vous faire imaginer des solutions concrètes pour les cités de demain.

 - Pour les grands : Le maire qui aimait les arbres, de Jean Chalendas, éditions Actes-Sud, Domaine du possible.

 - Pour les petits, le populaire loup qui aimait les arbres, livre en mousse, de Oriane Lallemand (autrice) et Eléonore Thuiller (dessinatrice).

 

Lire à l’ombre d’un arbre, dans un jardin ou dans un parc, c’est magique.

Au fond, les arbres sont des champions de la politique, mais de la politique « douce »,  au service des habitants .

 

Suzanne Bourdet   Michel Faye

 

*  Quelles tronçonneries ! Le  Canard Enchaîné, mercredi 13 juillet 2021

**  https://www.lemonde.fr/argent/article/2021/07/10/comment-proteger-un-arb...

*** http://www.pourfontenay.fr/blog/impasse-aux-blagis-la-seconde-demande-du...

Images : 2 livres  pour des lectures d’été

Ajouter un commentaire