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Permis de construire accordé pour un immeuble de 165 logements sur 7 niveaux au 30-34 avenue Dolivet. Une nouvelle mise en évidence de la surdensification induite par la loi ALUR-Duflot de 2014.

 

Le permis de construire accordé

Le 25 mars 2021, au 30-34 avenue Dolivet, le maire de Fontenay a accordé un permis de construire pour un immeuble de 165 logements et  2 salles de co-working. La surface de ces 2 salles est d’environ 120m². L’immeuble a 7 niveaux (rez-de-chaussée + 6 étages dont un attique) une  hauteur de 21 m et ne possède que 35 places de parking réparties sur un  seul niveau de sous-sol. La surface du terrain est de 1 556 m². La surface de plancher utile est de 3822 m². Il est situé en zone UB du PLU*.

Le bénéficiaire est la société « EDELIS » sise 40 rue d’Arcueil, bâtiment Miami CS 10056  94523 . La référence de ce permis de construire est PC 92032 20 00016.

 

Conséquences de ce permis

     Cet immeuble très massif va entrainer la destruction de l’Hôtel-Restaurant «  La Roseraie » construit il y a moins de 50 ans, et seul hôtel de tourisme de la ville. Voir notre blog** du 11 septembre 2020

     Il va aussi dégrader le cadre de vie des habitants et rendre encore plus difficile le stationnement dans ce quartier nord de Fontenay, limitrophe de Bagneux et Châtillon, situé entre le cimetière, la coulée verte et la rue Georges Bailly.

     Il est en effet relativement distant des lignes de transport ferrées : à 15 min de la Gare RER de Fontenay, à 20 min des haltes les plus proches du tramway T6, comme mentionné sur le document de présentation du projet. Si les habitants des 165 logements de cet immeuble ou les usagers de l’espace de co-working viennent en voiture, le parking en sous-sol de 35 places ne pourra pas accueillir tous ces véhicules.

     On peut se demander l’intérêt d’un tel immeuble de 165 appartements dont la quasi-totalité, plus de 98%, est de types T1 et T1+ de surfaces comprises entre 17 m² et 21 m². Manifestement ce ne sont pas des familles avec enfant (s) qui vont vivre dans ce type d’immeuble.

     Enfin la surface en espaces verts et en espace de pleine terre est réduite au strict minimum.

 

Une nouvelle mise en évidence de la surdensification induite par la loi ALUR-Duflot*** de 2014

     Le terrain où est implanté ce projet immobilier est en zone UB du Plan Local d’Urbanisme actuel : PLU 2017. Dans le document d’urbanisme précédent, Plan d’Occupation des Sols  (POS), il était déjà en zone UB*. La seule différence c’est qu’en 2014, la loi ALUR-Duflot* a, entres autres, supprimé le Coefficient d’Occupation des Sols**** (COS en abrégé).

     Avant 2014, on avait sur ce terrain un COS de 0,7* pour construire des logements d’habitation et de 1* pour construire des logements d’habitation avec une activité : ici un espace de coworking qui représente moins de 4% de la surface de plancher totale. Comme la surface de ce terrain est  de 1566 m², on pouvait construire au maximum 1566 x 1 = 1566 m² de plancher. Or, avec la suppression du COS, le promoteur peut construire 3822 m² de plancher!

La suppression du COS par la loi ALUR-Duflot*** a permis de multiplier par 2,44 la densification de ce terrain. Sans cette loi le promoteur n’aurait pas pu présenter un tel projet densificateur qui dégrade la qualité de vie dans le quartier.

 

Quel urbanisme post-Covid ?

     Le Covid-19 prospère sur le champ des erreurs humaines : sur-densifications, gaspillages, pollutions, atteintes à la biodiversité, destructions d’espaces verts.

     Créer des mini-forêts urbaines plutôt que des places minérales, entretenir et rénover plutôt que de casser des immeubles ou des maisons pour densifier, cela permet de lutter contre la circulation de la Covid-19, le si « petit » grand méchant virus de nos villes polluées, engorgées, dénaturées.

     C’est tout un urbanisme "économe" qui est à repenser, avec une gestion durable des ressources de la planète et de nouvelles règles de partage des richesses. Une écologie qui contribuerait en plus à lutter contre les futures pandémies, celle de la Covid-19 n’étant probablement pas la dernière.

 

Suzanne Bourdet    Michel Faye

 

*Voir cartes de zonage du POS et du PLU.

 **http://www.pourfontenay.fr/blog/demande-de-permis-de-construire-dun-imme...

***La loi ALUR-Duflot, présentée par la ministre EELV Cécile Duflot a été votée à l’Assemblée Nationale fin mars 2014 par une majorité EELV-Radical-PS.

**** Pour connaitre la constructibilité maximale d'un terrain, c'est à dire la surface totale des logements, la surface de plancher, que l'on peut réaliser, on multiplie la surface du terrain par le COS, quand ce terrain est affecté d'un COS.

 Photos : différentes" vues" de ce projet et plan d'un étage de cet immeuble, tous issus du permis de construire accordé.

 

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