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La table du consommateur éco-responsable

Le diagramme ci-dessus montre les anomalies de températures en Europe de 1980 à nos jours.  (illustration Copernicus).

En France, en 2019, l’empreinte carbone moyenne (émission de gaz à effet de serre) d’un Français est de 24,5 tonnes d’équivalent CO2 par an, dont 48% d’émissions importées (productions délocalisées à l’étranger, produits importés).  Etudions un cas, celui de l’alimentation.

Se nourrir :

Les émissions de gaz à effet de serre dues à l’agriculture et à l’alimentation représentent 31,5 % des émissions totales du territoire (Solagro, 2018). Comment les réduire ?

Deux temps forts « théoriques » viennent de se succéder :

* Les Etats Généraux de l’alimentation ont abouti à la loi EGalim promulguée le 1er novembre 2018, pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable.

* La Convention Citoyenne pour le climat a rédigé 150 propositions, avec pour objectif une baisse d’au moins 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 (par rapport à 1990), dans un esprit de justice sociale.  Ces propositions sont classées selon 7 axes, dont l’axe « se nourrir ».

 

On a donc beaucoup écrit. Maintenant, il s’agit de passer aux actes concrets.

- Sur terre, privilégier les agro-exploitations bio de proximité ; limiter effectivement l’utilisation des produits phytosanitaires (on trouve encore du round-up dans certains supermarchés) ; limiter les grands élevages intensifs, qui dépendent de soja importé et polluent à la fois l’eau et les terres. Encourager un changement d’assiette : plus de fruits, légumes et légumineuses, plus de bio, moins de viande, en utilisant comme levier la restauration collective, en cantine scolaire (la loi EGalim a apporté une vraie r-évolution, à la charge des villes) et en entreprise (en étendant la loi EGalim). Et planter des arbres, nos meilleurs alliés contre le réchauffement climatique, y compris pour un repas entre amis sur une terrasse de café.

- En mer, lutter contre les sur-pêches, comme par exemple la sur-pêche du merlu en Méditerranée (dans le Golfe du Lion, la sur-pêche du merlu est jusqu’à 14 fois supérieure à ce que l’espèce peut supporter durablement). Rendre pêche et transports maritimes moins polluants, on est très loin du compte. Protéger la vie dans les océans, dont la faune et la flore captent 30% du CO2. Il est donc urgent de sanctuariser de larges zones océaniques, urgent d’agir contre les détritus plastiques, y compris les masques jetés n’importe où, et que l’on retrouve désormais en masse dans les océans.

- Sur les côtes françaises, développer les éco-fermes aquacoles, la France est très en retard par rapport à la moyenne mondiale. Et là arrive un problème de taille : l’eau de qualité devient de plus en plus rare.

 

Besoins en eau :

 A côté du sujet de l’empreinte carbone proprement dite,  l’accès à l’eau est un sujet de plus en plus urgent; les coïncidences entre sécheresses et fins de certaines civilisations sont un exemple de l’impact du climat sur les sociétés, preuves géologiques récentes à l’appui.  Ainsi, autour du 9ème siècle, l’effondrement de la civilisation maya, très dépendante du maïs, grand consommateur d’eau.

Les besoins en eau de l’agriculture peuvent être réduits, tout comme les pollutions agricoles, il s’agit de développer, avec l’aide des pouvoirs publics, une agriculture éco-responsable de qualité, cultures adaptées au climat, micro-irrigation, élevage extensif en prairie… Tout en restant dans un budget raisonnable.

 Buvons encore à l’amitié, l’amour, la joie , comme le chantait Graeme Allwright ; oui mais  autour d’une table éco-responsable

Suzanne Bourdet

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