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Il était une fois… une grande dame et un hortensia

En vous promenant à Fontenay, en face du théâtre des Sources, vous pouvez longer ou entrer dans le Parc Laboissière qui conduit au château Laboissière, construit au 17ème siècle par l’éditeur des fables de L,a Fontaine,  et aujourd’hui Maison de la Musique et de la danse.

A l’entrée du Parc Laboissière donc, se trouve un parterre d’hortensias. Ces fleurs n’existaient pas en France du temps de La Fontaine, L’hortensia a été ramené en France au 18ème siècle, il fut d’abord appelé Pautia en l’honneur de la grande mathématicienne-astronome de cette époque, Reine Lepaute. On dit que c’est le botaniste Commerson qui, avant sa mort sur l’Isle de France (île Maurice), l’avait confiée au capitaine de l’expédition Bougainville, avec le nom de Pautia, en l’honneur de Reine Lepaute. Le Pautia est devenu Hortensia sous Napoléon, en l’honneur de l’une ou l’autre des Hortense(s) nobles de cette époque.  Hortensia  = fleur du jardin.

Mais qui était cette Reine Lepaute, à qui fut dédiée cette fleur ? Femme de l’horloger du roi, calculatrice de haut vol soutenue par un mari progressiste, elle organisa les expéditions destinées à observer le transit de Vénus. Bon, mais alors, c’est quoi le transit de Vénus ?

On sait que la planète Vénus  tourne autour du Soleil, comme la Terre, mais entre la Terre et le Soleil. Deux fois par siècle, la planète Vénus passe pile-poil entre la Terre et le Soleil, ça fait des beaux triangles quand on compare les observations des astronomes faites de divers points du globe terrestre, et les mathématiciens en déduisent la distance Terre-Soleil.

C’est ainsi que Reine Lepaute envoya des astronomes aux  quatre coins du globe pour observer le transit de Vénus du  juin 1761. Four complet : guerres, nuages, aucun résultat. Qu’à cela ne tienne, attendez le 2ème tour, 3 juin 1769, avait prévu Reine Lepaute. Et ce fut un succès, les Français obtinrent une super mesure de la distance Terre-Soleil.Félicitations du roi et fleur emblématique.

Et l’histoire nous ré-enchante : 8 juin 2004, on a pu observer le transit de Vénus depuis Fontenay-aux-Roses ; et on a planté à cette occasion-là 400 hortensias à l’Observatoire de Paris, en l’honneur de Reine Lepaute. Le 6 juin 2012, 2ème transit de Vénus du 21ème siècle, mais celui-là, il a fallu aller en Australie pour le voir. Et pour le prochain transit de Vénus, il faudra attendre le 11 décembre 2117, au 22ème siècle !

Suzanne Bourdet,  Michel Faye  groupe France-Hands-on-Universe

 

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