Sécurité nucléaire ? L’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire ) va-t-il disparaitre ?
Qu’est-ce que l’IRSN ?
L’IRSN ( Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire) est l’expert public en matière de recherche et d’expertise sur les risques nucléaires et radiologiques*. Son siège est à Fontenay-aux-Roses.
Siège de l'IRSN, avenue de la Division Leclerc à Fontenay
L’IRSN a été créé en 2001. C’est un établissement public de recherche et d’expertise indépendant des industriels.
Les missions confiées par l’ Etat à l’IRSN sont des missions d’expertise et de recherche dans les domaines suivants :
- La sûreté nucléaire;
- La sûreté des transports de matières radioactives et fissiles ;
- La protection de l’homme et de l’environnement contre les rayonnements ionisants ;
- La protection et le contrôle des matières nucléaires ;
- La protection des installations nucléaires et des transports de matières radioactives et fissiles contre les actes de malveillance.
Comparaison IRSN / ASN
Il ne faut pas confondre l’IRSN avec l’Autorité de Sureté Nucléaire, l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire, sise à Montrouge).
A la suite de l’accident de Tchernobyl, les réflexions sur la sécurité nucléaire ont abouti, en 2006, à une loi, dite loi de transparence nucléaire, actant la nécessité d’un système double, IRSN + ASN
L’IRSN fait des recherches sur la Sécurité nucléaire et propose les règles pour assurer la sécurité nucléaire, alors que l’ASN veille à l’application des règles existantes.
Un exemple : L’IRSN a par exemple instruit le dossier des corrosions dans nos centrales nucléaires et l’ASN a fait appliquer les règles et protocoles définis par l’ IRSN.
Qui est en train de tuer l’IRSN ?
Février 2022 : le président de la République a annoncé un projet d’un grand programme nucléaire incluant la prolongation des centrales actuellement (leur utilisation passant de 40 à 60 ans), la construction de 6 à 14 EPR (l’EPR de Flamanville est un gouffre financier et ne marche toujours pas) et la création de mini-centrales nucléaires SNR ( Small Nuclear Reactor) qui ne sont pour le moment pas sorties du papier.
Février 2023: pour aller plus vite, le gouvernement souhaite la disparition de l’IRSN. Avec l’objectif de « fluidifier les processus d'examen technique et de prise de décision de l'ASN pour répondre au volume croissant d'activités liées à la relance de la filière nucléaire ».**
Pour Yves Marignac, membre depuis 2014 des Groupes permanents d’experts de l’Autorité de Sûreté Nucléaire, chef du Pôle énergies nucléaire et fossiles de l’Institut NégaWatt, l’objectif du gouvernement n’est pas tant d’améliorer la sûreté, que de l’affaiblir pour accélérer la mise en œuvre des chantiers annoncés par le président de la République : « J’ai l’impression que la décision a été prise pour simplifier la vie de la filière nucléaire. »
Est-ce bien raisonnable de « fluidifier les processus d’examen technique et de prise de décision pour répondre au volume croissant d’activités liées à la relance de la filière nucléaire » en supprimant l’expertise indépendante de l’IRSN ?
Que se passera-t-il quand il y aura conflit entre la production d’énergie électrique d’origine nucléaire, les coûts de production et la sécurité des centrales nucléaires ? Il faut croire que Tchernobyl et Fukushima n’ont jamais existé…
De plus, il n’existe toujours par d’EPR qui fonctionne correctement dans le monde, l’EPR de Flamanville a déjà 12 ans de retard, il n’y a aucun EPR2 qui fonctionne et aucun SNR n’existe actuellement…
Quant aux déchets radioactifs les plus dangereux, quant au démantèlement des centrales en fin de vie, on les renvoie aux générations futures.
Est-ce le monde que nous voulons laisser à nos enfants ?
Suzanne Bourdet Michel Faye
Photos : Pour Fontenay
* https://www.irsn.fr/FR/IRSN/presentation/Documents/IRSN_Ambitions-Strategie-2030_FR.pdf
*** https://reporterre.net/Surete-nucleaire-la-dissolution-de-l-IRSN-inquiete
Ajouter un commentaire