Des calamars venus de Corée: Squid Game, un jeu Netflix qui rapporte gros ! A quel prix ?
Ça fait le tour du monde et ça rapporte gros. Qu’est-ce que c’est ?
Venue de Corée, la série Netflix Squid Game (= Jeu du calamar) cartonne à travers le monde. Le scénario imagine des adultes endettés appelés à des jeux d’enfants, mais pour de l'argent. Si on perd, on est exécuté, du sang et pas de pitié. Exutoire des temps modernes ?
Les uns considèrent qu’il s’agit d’une critique aigüe de l’ultracapitalisme, « dénonçant l’extrême pauvreté, l’addiction aux jeux, les inégalités sociales, le trafic d’organes, la violence, les probabilités… »
D’autres considèrent que cette série a un côté très malsain et dérangeant, parce qu’elle appâte les adultes avec des jeux d’enfants pour en faire du « gore », un mot anglais qui cache du gros rouge qui tache. 1, 2, 3 Soleil (jeu d’enfant) et bain de sang.
Interdit aux moins de 16 ans, certes, mais on en voit apparaître de dangereuses imitations jusque dans les cours de récréation. En France, le ministre de l’Education a alerté parents et enseignants.
Finalement, une « inquiétante adéquation avec notre temps* ».
La série Squid Game fait la fortune de Netflix, plus de 130 millions d’abonnés, bientôt un milliard d’euros de recettes pour 21,5 millions d’investissement. Elle est devenue, comme l’a écrit Télérama**, « la championne du clic de la plus puissante multinationale du streaming ». Ça passe par le Cloud, ça coûte cher en énergie, et pas sûr que ceux qui l’apprécient en fassent une lecture citoyenne.
Nous sortons à peine d’une urgence sanitaire (accalmie fragile), nous avons du mal à affronter l’urgence climatique (la COP 26 bafouille), serons-nous capables de mener à bien l’urgence éducative qui doit permettre à nos enfants, et aux adultes, de ne pas avaler n’importe quel calamar tout cru?
Suzanne Bourdet Michel Faye
Image : Squid Game, cauchemar planétaire/ France Culture.fr
Ajouter un commentaire