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"Ce que les collégiens de 15 ans savent et ce qu'ils peuvent faire avec ce qu'ils savent"*

L'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économiques) s'intéresse aux enseignements fondamentaux lecture, mathématiques, science, dans une enquête donnant lieu à un classement triennal. 

La fracture des enseignements fondamentaux

        En France, l’école élémentaire se déroule sur 4 jours et demi pour les communes et villes, comme Paris, qui favorisent les 5 matinées d’apprentissages fondamentaux; sur 4 jours pour les communes qui libèrent le mercredi (c’est le cas à Fontenay). En Allemagne, l’école primaire allemande est généralement limitée à des cours  sur 5 matinées « longues » . Accueils de loisirs en France  et Horte (garderies) en Allemagne interviennent en-dehors du temps scolaire.

        La grande différence de formation et de statut des professeurs des écoles élémentaires françaises et allemandes, surtout en sciences, explique, à l’arrivée, le manque de personnel pour les industries, les techniques et la recherche en France.

       Fontenay–aux-Roses a deux « petites écoles » situées en zone pavillonnaire. Et trois gros groupes scolaires en quartiers plus denses où apparaissent des problèmes qui s’exacerbent au collège  (problèmes de discipline, problèmes de harcèlements), ce qui supposerait d’accorder des moyens supplémentaires à ces écoles. Ce fut le cas avant 2014, grâce au classement Zone Urbaine Sensible, ce n’est plus le cas depuis.

 

Le classement PISA, et une enquête OCDE auprès des jeunes de 15 ans**

        Décrypter les classements internationaux permet de mieux réfléchir aux moyens d’améliorer la formation de nos enfants, tout en prenant un peu de recul . Le classement PISA (Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves) le plus récent  – a été publié en 2019, avant le Covid. Cette enquête, organisée par l'OCDE*, évalue  tous les 3 ans le niveau en mathématiques, lecture et sciences, des élèves de 15 ans des 70 pays participant au test. L’exposition médiatique du classement PISA incite pouvoirs et opinions publiques à regarder de plus près le fonctionnement de leurs systèmes éducatifs. Et à se poser la question de leur efficacité.

        En 2019,l'Allemagne a été classée 20ème, la France a été classée 23ème¨en niveau global "lecture, maths, science". En France,  l’OCDE relève de fortes inégalités selon le milieu social, inégalités garçons-filles, problèmes de discipline et de harcèlement.

Inégalités selon le milieu social : En France, un élève sur 10 est très performant, mais « la France est l'un des pays de l'OCDE où le lien entre le statut socio-économique et la performance dans PISA est le plus fort, avec une différence de 107 points en compréhension de l'écrit entre les élèves issus d'un milieu favorisé et ceux issus d'un milieu défavorisé. Cet écart lié au milieu socio-économique est nettement supérieur à celui observé en moyenne dans les pays de l'OCDE (89 points). Des écarts notablement plus importants que ceux de la France ne sont observés qu'en Israël et au Luxembourg »**.

Inégalités garçons-filles : L’enquête qui accompagne le classement montre aussi pour la France  de forts stéréotypes de genre, les garçons se projetant beaucoup plus que les filles, à niveau égal, vers les métiers d’ingénieur par exemple.

Problèmes de discipline et de harcèlement : En France, les problèmes de discipline et de harcèlement sont parmi les plus élevés des 70 pays. En particulier, « un élève favorisé sur six, contre un élève défavorisé sur quatre, s’est dit victime de harcèlement au moins quelques fois par mois.

 

Lecture des résultats PISA de quelques autres pays

       B-S-J-Z [4 villes chinoises, Beijing(= Pékin), Shanghaï, Jiangsu, Zhejiang], Singapour, Macao et Hong-Kong prennent les 4 premières places. A Singapour, en 25 ans, le système éducatif est passé d’un modèle axé sur la transmission des connaissances à un modèle encourageant la créativité et l’autonomie. Macao et Hong-Kong ont beaucoup misé sur l’éducation, pour tenir face aux pressions de la Chine continentale.

     Le classement des 4 villes de Chine montre qu’un classement de niveau n’est pas un classement de respect des droits de l’homme.  C’est le moins qu’on puisse dire à propos deB-S-J-Z, et c’est peut-être la leçon principale d’une lecture « éducative » à travers le monde.

     En Estonie (5ème au classement PISA), chaque enseignant d’école élémentaire conserve ses élèves au minimum 3 ans, ce qui lui permet de mieux les connaître et ainsi de s’ajuster au mieux aux besoins de chaque enfant.

      La Finlande (7ème au classement PISA) mise sur un  enseignement ludique et autonomedes journées courtes et des vacances nombreuses. Avant l’âge de 7 ans, l’école n’est pas obligatoire et l’apprentissage passe par le jeu.

 

La Russie a été classée 31ème , la Biélorussie 36ème  et l’Ukraine 39ème. C’était en 2018, avant le Covid, et avant l’invasion dont l’Ukraine est aujourd’hui victime ; c’était déjà la guerre au Donbass***.

 

Suzanne Bourdet    Michel Faye

 

* OCDE, Organisation de Coopération et de Développement Économiques

** https://www.linternaute.com/actualite/education/1310839-pisa-2022-le-dernier-classement-et-les-resultats-de-la-france-mis-en-perspective/

*** https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_Donbass

Image de titre : https://www.ledepartement.fr/mes-services/nos-missions/jeunesse-education/aides-aux-collegiens-2021/2022

Image dans le texte :  https://www.lebottin.sg/pisa-2018-la-chine-devance-singapour-la-france-loin-derriere/

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