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Avez-vous déjà bu de l’eau recyclée ?

On recycle les eaux usées pour de nombreux usages, mais pas pour la consommation humaine*.

     On parle beaucoup de l’importance de l’eau, des risques de pénurie, des nappes phréatiques qui se vident, du stress hydrique des arbres, qui deviennent des proies faciles en cas d’incendies, alimentant ainsi des incendies géants.

     Mais vous n’avez sans doute jamais bu d’eau recyclée après être passée par vos salles de bain, vos toilettes ou votre machine à laver. Ce qu’on appelle des eaux usées est partiellement nettoyé dans des stations d’épuration (filtration, décantation, désinfection, filtrations). Ces eaux peuvent alors être réutilisées pour l’irrigation agricole (qui représente à elle seule 32 % du marché mondial), pour l’irrigation paysagère (20 %), pour l’industrie (19 %) voire pour la recharge de nappes phréatiques (2 % du marché mondial) – sources GWI 2010.*

     Mais l'eau qui sort des stations d'épuration n'est jamais renvoyée dans nos maisons, encore moins pour être bue. En France, les eaux traitées, en sortie de station d’épuration, retournent vers les cours d’eau ou la mer et même pas dans les nappes phréatiques,

 

La Namibie pratique l’utilisation « circulaire » de l’eau, y compris pour être bue

     En Namibie, pays d’Afrique de l’Ouest particulièrement pauvre en eau, on nettoie assez bien l’eau pour la renvoyer dans le réseau de distribution, après 12 h de traitements. "Elle est propre, potable et c’est nettement moins cher que le dessalement d’eau de mer** ».

     Mais il y a des freins psychologiques tellement forts (le facteur « Beurk), et des risques sanitaires tels en cas de défaillance, que seule l’urgence absolue namibienne arrive à dépasser ces freins.

 

Le réchauffement climatique imposera-t-il de surmonter le  facteur « Beurk » ? Et saurait-on en assurer la sécurité sanitaire ?***  

     En France, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) s’est penchée sur la question au printemps 2015 et a donné son avis (mitigé) sur les risques sanitaires de la réutilisation après traitement des eaux provenant des douches, baignoires, lavabos ou lave-linge.

     Quelques installations d’essai existent en France. On en est aux balbutiements. Lutter contre le dérèglement climatique, c'est aussi lutter pour préserver les ressources en eau, recycler au mieux les eaux usées pour des usages agricoles ou industriels, ce qui pourra suffire si on arrive à limiter le réchauffement de la planète. Erik Orsenna a brossé en 2008 un "Petit précis de mondialisation", L'avenir de l'eau, qui permet de prendre conscience des enjeux autour de l'eau. A lire en buvant de l'eau de nos robinets, potable.

 

Suzanne Bourdet   Michel Faye

https://www.veolia.com/fr/solution/recyclage-reutilisation-eaux-usees-stress-hydrique

** https://www.livingcircular.veolia.com/fr/industrie/windhoek-na-pas-deau-mais-des-idees

*** https://www.ecoco2.com/blog/se-decidera-t-on-a-reutiliser-leau-recyclee/

 

Image : Lisez le livre d’Erick Orsenna L’avenir de l’eau Petit précis de mondialisation II

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