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Le numérique, faut-il avoir honte de tweeter ?*

 

Un booster de recherches, mais un piège climatique **

          La multiplication des appareils connectés, l’utilisation de moteurs de recherche, le stockage de données, bref l’explosion du trafic internet mondial, font du numérique un secteur polluant (4% des émissions de CO2) et énergivore ( 10% de l’énergie mondiale).

        Bilan carbone: Le numérique produit  4% des gaz à effet de serre ( dont 2% part d’Internet) , soit deux fois plus que le transport aérien civil. Les vidéos à la demande (Netflix, Amazon Prime…) émettent autant de gaz à effet de serre qu’un pays grand  comme le Chili. Les vidéos en streaming représentent 60,6% du trafic numérique : 34% d’entre elles  sont  les videos à la demande et 27% d’entre elles sont des vidéos pornographiques ; piège climatique en particulier pour ceux qui consomment en solitaire.

      Consommation d’énergie : 10 milliards de mails sont envoyés par heure dans le monde, consommant l’équivalent de l’énergie produite par 15 centrales nucléaires dans le même temps ( 50 gigawatts) . Une année de recherches internet consomme autant d’énergie qu’un pays comme la Norvège (120 térawattheures).

 

 

          Gourmand en matériaux rares, et mauvais élève du recyclage : le DEEE ou D3E, Déchets d’équipements électriques et électroniques, donne une indication sur le recyclage. 70 à 90% des D3E du numérique font l’objet de trafics divers, loin des filières de recyclage. . 

 

Encourager le numérique soutenable, sobre et durable

         On ne jette pas le papier, on le trie, on le recycle. Et on pense de plus en plus souvent à utiliser des impressions éco-responsables. Mais vous souciez-vous de l’énergie, des matériaux, de l’impact carbone de votre si mignon petit smartphone ? Si mignon, si polluant, si énergivore !

         Impact carbone et impact environnemental: Apprenons à mesurer l’impact carbone de nos usages du numérique et à réduire l’impact environnemental du numérique: d’ici au mois de mars, le grand public pourra bénéficier de la Base Impacts du référentiel carbone  NegaOctet****. Prolongeons le plus possible la durée de vie des appareils, recyclons aussi les matériaux de nos appareils usagés, et sachons acheter des appareils « reconditionnés» chaque fois que possible.

 

         

          Wi-Fi ou 5G ? L’ARCEP*** (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse) sensibilise les utilisateurs à des comportements éco-responsables, comme l’utilisation du Wi-Fi  plutôt que la 5G, de quoi rapprocher les utilisateurs et tous ceux qui ne veulent pas d’antennes-relais au-dessus de chez eux . Regarder une vidéo en 4G plutôt qu’en Wi-Fi multiplie par 23 la consommation d’énergie. Et quand c’est possible mieux vaut utiliser la fibre optique que son smartphone. C’est mieux pour la planète !

        Tout un mode de consommation lucide, sobre, éco-responsable qu’il faut construire. La technologie nous accompagne, pour le meilleur (prouesses médicales, relations amicales …) ou pour le pire (engins de guerre, haines sur internet...). L’outil numérique, comme bien d’autres outils, « œuvre comme un catalyseur de nos initiatives quotidiennes, les moins honorables comme les plus nobles. Il amplifie notre legs aux générations futures »*

 

Suzanne Bourdet  Michel Faye

 

* Livre L’enfer numérique, voyage au bout d’un like, par Guillaume Pitron     

** https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/09/le-numerique-dans-le-...

*** https://negaoctet.org/

  **** https://www.arcep.fr/la-regulation/grands-dossiers-thematiques-transverses/lempreinte-environnementale-du-numerique.html

Images :  Le livre de Guillaume Pitron / Un extrait du tableau « L’enfer » de Jérôme Bosch, mis en scène par Marie-Anne Chabin https://www.marieannechabin.fr/2021/10/lecture-de-lenfer-numerique-de-guillaume-pitron/

 

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