Back to top

Ouverture du procès relatif aux attentats du 13 novembre 2015

Le contexte

Il y a 6 ans, les attentats du 13 novembre 2015 ont fait 130 morts et plus de 350 blessés à Paris et Saint-Denis. Le 8 septembre 2021, s'est ouvert le procès de 14 prévenus présents, 6 absents (dont 5 présumés morts). La justice démocratique a besoin de temps, 6 ans d’enquêtes et de préparation, 9 mois de procès. Le temps du procès est lent, au contraire de l’immédiateté médiatique. En ce moment où les talibans ont repris le contrôle de l’Afghanistan, ce procès est plus que jamais nécessaire, mais le poids des mots y sera capital.

Ouverture du procès, déclaration liminaire du principal accusé.

Le principal accusé parle le premier, s’offrant ainsi la caisse de résonance qu’il souhaite, dans un espace médiatique qui relaie sa déclaration sans filtre, sans recul et souvent sans décodage, sans mise en perspective. Le souhait (louable) de transparence se heurte aux excès des réseaux sociaux, que les mouvances radicales maîtrisent parfaitement, et avec lesquels elles savent toucher leur public.

Comment assurer la sérénité et la perception objective de l’information ?

La justice ne maîtrise pas l’espace médiatique. Or les emballements médiatiques sont à haut risque, face à des personnes radicalisées extrêmes. Le type d’information concernant ce procès suppose que celui qui la reçoit ait un niveau d’éducation suffisant, pour savoir écouter et analyser le témoignage des victimes, et ne pas retenir seulement une parole lapidaire du bourreau.  

Une webradio du procès a été mise en place, réservée aux parties civiles. Un différé de 30 minutes est prévu pour permettre au président de la Cour d'interrompre la retransmission en cas de débordement. Cela suffira-t-il pour que ce procès soit à la hauteur des attentes des victimes et des citoyens français ?

Suzanne Bourdet   Michel Faye

IMAGE : https://justice.ooreka.fr/

Ajouter un commentaire