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Les nanoparticules sont entrées dans nos vies, en catimini.

Vous connaissez les particules fines, celles qui sont émises par le chauffage au bois, par l’usure des freins et des pneumatiques, en plus d’être émises par les pots d’échappements des véhicules à moteurs thermiques, ces particules à cause desquelles on a créé la ZFE pour les automobiles*. Mais connaissez-vous les particules ultra-fines, ou nanoparticules, mille fois plus petites encore ?

 

Les nanoparticules , qu’est-ce que c’est ? Combien ça mesure ?

Les nanoparticules**, ou PUF (Particules Ultra Fines), sont des particules mille fois plus petites, en gros, que les particules fines. Les PUF mesurent de 1 à 100 milliardièmes de mètres, alors que les particules fines mesurent de 1 à 100 millionièmes de mètres. Les milliardièmes de mètres, ça s’appelle des nanomètres. Vous avez bien entendu « nano », neuf zéro : 1 mètre vaut 1 000 000 000  (1 milliard) de nanomètres.

 

Des nanoparticules à risques

Les PUF sont très utilisées dans l’industrie, comme additifs alimentaires, comme anti-UV pour des crèmes solaires… Mais voilà, les nanoparticules sont si petites qu’elles peuvent être inhalées ou pénétrer la peau, traverser les membranes biologiques, s’accumuler dans les organes et générer des perturbations cellulaires, des inflammations ou des lésions risquant d’entraîner des cancers***. Or, les PUF sont très utilisées dans l’industrie, comme additifs alimentaires, comme anti-UV pour des crèmes solaires… En fait, on sait peu de choses sur les risques généraux liés à l’utilisation des nanomatériaux. On tâtonne.

Ainsi, le colorant E171 qui contient des nanoparticules de dioxyde de titane, est interdit dans les aliments depuis janvier 2020. Il reste autorisé pour les cosmétiques (dentifrices, crèmes solaires) et les médicaments****. L’ANSES (Agence Nationale de SEcurité Sanitaire) alerte sur la nécessité de prendre désormais le problème des PUF à bras-le-corps.

 

Des nanomètres devenus sculptures

Une sculpture, qui vient d’être posée Place de la Cavée,  représente deux atomes. Un atome d’hydrogène seul a une « taille » de 0,053 milliardième de mètre. 2 atomes d’hydrogène liés entre eux cela s’appelle une molécule*****, leur taille totale est de 0,074 milliardième de mètre, soit 0,074 nanométre. Ouf, c’est petit, petit.   Bref, l’atome d’hydrogène, ce n’est même pas un nanomètre, c’est encore plus petit que les PUF.

Cette sculpture, installée pour rappeler la pile nucléaire Zoé créée au CEA de Fontenay, c’est aussi le témoin des sciences de l’infiniment petit, avec ses applications utiles et ses applications dangereuses. Qu’il s’agisse du noyau des atomes (pile Zoé), ou d’empilement d’atomes dans des nanoparticules, voire dans des particules fines, on travaille à l’échelle des cellules de notre corps. D’où des interactions à risque. Risques nucléaires, risques sanitaires. Cette leçon vaut bien alors les 50 000 euros dépensés pour acheter cette statue qui devrait nous rappeler que science sans conscience n’est que ruine de l’âme.

Suzanne Bourdet     Michel Faye

 

* Voir nos blogs datés des 16 novembre et 23 décembre 2019

** https://www.encyclo-ecolo.com/Nanoparticules

*** Libération 20 mai 2020 ou https://www.liberation.fr/futurs/2016/05/20/nanomateriaux-un-non-a-particules_1454133

**** Le Monde 2 décembre 2020  ou  https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/01/donnees-absentes-ou-erronees-l-impossible-evaluation-des-risques-lies-aux-nanomateriaux_6061711_3244.html

***** Le site internet de la mairie parle de la sculpture « Atome ». En réalité ce n’est pas un atome d’hydrogène qui est représenté, mais une molécule d’hydrogène (plus précisément de dihydrogène).  Cette sculpture devrait donc être nommée « Molécule ».

 

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