Le 29 avril 1945, il y a 80 ans, les femmes françaises votaient pour la première fois.

Pendant la Révolution française, Olympe de Gouges* réclamait déjà le droit de vote pour les femmes. En vain. Il a fallu attendre la fin de la deuxième guerre mondiale pour que les femmes françaises obtiennent enfin le droit de vote.

La marche lente des femmes françaises vers le droit de voter

1790 : Condorcet souligne que la différence des sexes n’est pas pertinente sur le plan politique. Il s’opposait ainsi au discours de l’abbé Sieyès qui, le 21 juillet 1789, distinguait les citoyens « actifs » et « passifs », et classait les femmes dans la deuxième catégorie. L’inégalité est alors justifiée au nom de la « nature », qui a fait des femmes des êtres faibles**.

1791 : Olympe de Gouges publie sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791. « La femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit avoir également le droit de monter à la tribune » dit-elle. Elle a été guillotinée en 1793. Après Marie-Antoinette à laquelle elle avait dédicacé sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.

1876 : Hubertine Auclair fonde la société « Le Droit des femmes », premier groupe suffragiste français. 1879 à Marseille, Congrès ouvrier, elle déclare : « Si vous, prolétaires, vous voulez aussi conserver des privilèges, les privilèges de sexe, je vous le demande, quelle autorité avez-vous pour protester contre les privilèges de classe ? **»

Fin de la première guerre mondiale : alors que 138 millions de femmes votent déjà dans 24 pays, le droit de voté est encore refusé aux femmes françaises. "Les mains des femmes sont faites pour être baisées, pas pour manier le bulletin de vote", écrivait en 1919 le député Alexandre Bérard dans un rapport parlementaire ***.

Fin de la deuxième guerre mondiale : Les femmes françaises obtiennent enfin le droit de voter : en avril 44, une ordonnance du Général de Gaulle mit ainsi fin aux atermoiements des hommes, notamment des sénateurs. C’est ainsi que les femmes françaises votèrent pour la première fois lors des élections municipales du 29 avril 1945.Et, six mois plus tard, en 1946, pour la IVe République, 33 femmes sont élues sur les 586 sièges en place au total.

L’Etat de la représentation nationale française reste encore très « sexiste » :

Zéro femme élue présidente de la République .

La part des femmes à l’Assemblée nationale en France a augmenté rapidement au tournant du 21ème siècle, culminant à 38,7 % ; mais la part des femmes régresse sous la présidence actuelle**** :