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 La surdensification n’est pas inéluctable : le permis de construire d'un immeuble sur un terrain situé au 41-43 rue Max Dormoy, dans le quartier des Sorrières, a été annulé par la Justice.

 Pourquoi un recours contre ce permis de construire ?

     Hauts-de-Seine-Habitat a vendu  à un promoteur, SEFRI CIME, dans la cité des Sorrières, un grand terrain de 2380 m²,   utilisé actuellement en partie comme parking  et en partie  espace vert arboré. Sefri Cime veut   y construire un immeuble  de plus de 3000 m² comportant 47 logements, tous pour le privé, et un commerce. Le permis de construire déposé par le promoteur  a été accepté par le maire le 17 janvier 2020.

     Or, le quartier des Sorrières est  déjà très dense : actuellement plus de 15 000 habitants/km² *et  plus de 24 000 habitants/km²* prévus en 2025 ! Pour protester contre ce projet qui va augmenter la densification du  quartier, une pétition** avait été  lancée et avait recueilli plusieurs centaines de signatures. Simultanément  un recours gracieux avait été  adressé au maire de Fontenay contre ce projet surdensificateur , avec moins de places de parking, moins d’espaces verts et moins d’arbres pour les habitants du quartier des Sorrières.

     Le maire n’a même pas pris la peine de répondre au recours gracieux. Des habitants du quartier avec le soutien des associations Les Sorrières Fontenaisiennes et Union Associative Fontenaisienne ont donc dû déposer un recours contentieux le 22 juillet 2020.

 

Ce permis de construire est annulé par la Justice. Une victoire contre la surdensification et ses conséquences

      Mardi 8 mars 2022 : audience au  tribunal  administratif de Cergy-Pontoise. Jacqueline Gruson et Michel Faye étaient présents pour défendre la qualité de vie du quartier. Pour la partie adverse, deux avocats représentaient ,une le promoteur, l’autre la mairie. L’avocate du promoteur a essayé de défendre le permis de construire. L’avocat*** de la mairie n’a pratiquement rien dit.  Jugement mis en délibéré pour le 22 mars 2022.

     Mardi 22 mars 2022, la Justice  annule ce permis de construire. Motif : ce permis de construire ne prévoit pas assez d’arbres à grand développement.

Une victoire contre la surdensification et ses conséquences : à force de trop densifier, le promoteur n’avait pas pu mettre  assez  d’arbres à grand développement. Pour une fois, les arbres ont été « entendus ».

 

Qualité de vie des habitants ou profits du promoteur, que va faire le Maire ?

     Un maire soucieux de la qualité de vie de ses habitants devrait prendre contact avec le promoteur afin que ce dernier ne s’entête pas à redéposer de permis sur ce terrain. Cela permettrait d’avoir une large entrée dans la cité des Sorrières, cette cité n’ayant qu’une seule entrée, l’allée des lilas, pour des centaines de logements.

    Comment le maire pourrait-il expliquer qu’il est favorable à une seule entrée, coincée à termes entre 2 immeubles pour la cité des Sorrières,  quartier qui serait de fait bunkérisé, alors qu’il explique qu’il fait une ZAC aux Paradis, justement pour débunkériser le quartier des Blagis ?   S’agit-il de permettre aux promoteurs le maximum de profit ?

     Rappelons que nous, nous demandons que les immeubles existants soient bien entretenus, voire rénovés, et que soit préservé au moins  le minimum d’espaces verts publics,  considéré comme indispensable par l’OMS**, c’est-à-dire 25 m² / habitant en zone périphérique, 10 m²/habitant en zone centrale; on est  déjà très en-dessous  aux Sorrières  qui est donc  un quartier carencé en espaces verts publics. .

     En agissant sur les espaces verts urbains, les villes peuvent contribuer à un mouvement plus large : celui de la santé planétaire. Les espaces verts urbains sont en effet capables de contribuer aux bénéfices sur la santé et l’environnement au delà des limites administratives du territoire : en rendant les villes plus agréables, pour les habitants et les personnes de passage, en contribuant à des environnements soutenables, favorables à la santé, à la lutte contre le réchauffement climatique, et à la biodiversité****. 

 

Jacqueline Gruson   Marc Soukup   Suzanne Bourdet    Michel Faye

 

* Le quartier des Sorrières délimité par la rue Moulin Blanchard, la rue Blanchard, la coulée Verte, la rue Georges Bailly et la rue Max Dormoy a une superficie de 8 hectares ( 0,08 km²) Actuellement il y a 540 logements, soit avec 2,3 habitants/logement  on a 1200 habitants soit une densité de 15 500 habitants/km². Le maire a accordé dans ce quartier des permis pour 310 logements supplémentaires ( 121 au Majestic, 69 au Belrose, 73 aux Sénoriales et 47 au 41-43 rue Max Dormoy) . En 2025 il y aurait donc 850 logements soit 1955 habitants d’où une densité de plus de 24 000 habitants/km² !( plus que celle de Paris 21 000 habitants/km² et 6 fois celle de Berlin 4000 habitants/km²). 

** http://www.pourfontenay.fr/blog/petition-stop-la-surdensification-des-so...

*** La veille de l’audience, l’avocat de la mairie était venu de Valence ( Préfecture de la Drome) en TGV, nuit à Paris et il repartait après l’audience en TGV à Valence. Pourquoi la mairie choisit-elle un cabinet d’avocat situé à 600 km de Paris ? L’ile de France ne manque pas de cabinets d’avocats !

**** Réseau français des Villes-Santé de l’Organisation mondiale de la santé   ;  villes-santé-espaces-verts.pdf

Image : extrait du permis de construire annulé

 

 

 

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