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La liberté d’expression, ça s’apprend, ça se comprend, ça se protège. Plus difficile même que de vaincre Covid-19.

Enseignant décapité / Une député a dit : « En tant que député je suis bien sûr prête à voter dès demain tout texte qui permettra qu’on ne se retrouve plus jamais dans ce genre de situation. » Pas si simple.  C’est aussi compliqué de trouver ce texte que de trouver le vaccin contre  Covid-19 ; et peut-être même plus.

Les réseaux sociaux confondent liberté d’expression et lynchage. La liberté d’expression, ce n’est pas le renard libre, qu’il soit masqué (anonyme)) ou arrogant,  dans le poulailler libre. Car alors le renard mange les poules sans appel. Il est urgent qu’une action soit menée dans ce domaine.

Notre République prévoit un Enseignement Moral et Civique (EMC, qui remplace l’ancienne Education Civique) tout au long de la scolarité, de l’école primaire, collège, lycée. Avec une construction progressive des grands axes, dont la liberté d’expression. La lecture des programmes EMC est très intéressante*.

Oui mais, connaissez-vous des enfants qui ont pris des cours particuliers d’EMC ? Alors que vous en connaissez sûrement qui ont pris des cours particuliers de maths par exemple. Programmes ambitieux, petits horaires, l’EMC ne s’arrête pas à la porte du cours d’EMC, il est prévu que l’EMC irrigue tous les enseignements à tous les degrés, une sorte de tronc commun universel. Et là, c’est aussi difficile que de tracer les cas contacts de Covid-19.

Eh oui, la liberté d’expression n’est ni insulte, ni mensonge, le dialogue est plus difficile que le procès ou la censure, la raison est plus difficile que l’autoritarisme ou l’invective. Une fois passés les premiers jours d’émotions, quel vaccin va-t-on trouver contre le fanatisme et la haine, si ce n’est d’apprendre, comprendre et protéger les dimensions émancipatrices et les dimensions sociales des apprentissages scolaires, tous portés par une même exigence d'humanisme. Pour les enfants, pour les jeunes, et pour les adultes.

 

Suzanne Bourdet   Michel Faye

 

* https://cache.media.education.gouv.fr/file/30/73/4/ensel170_annexe_985734.pdf

 

Image : Le cri, tableau de l’artiste norvégien Edvard Munch, frappé par un coucher de soleil d'un rouge saisissant.  Ce phénomène était vraisemblablement  dû à la présence dans le ciel de particules de cendres provenant d’une éruption gigantesque du volcan Krakatoa, en Asie,  en 1883.

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