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Coronavirus, histoire d'un cas particulier

Chers amis fontenaisiens,

Nous arrivons au pic de la pandémie, dont l’Europe est l’épicentre. Je suis médecin hospitalier, je ne suis pas un surhomme, et la maladie liée au Covid19 a fini par me toucher.

Difficile de déterminer le moment et l’endroit où j’ai attrapé le virus… Toujours est-il que j’étais confiné entre le 16 et le 22/03. Je suis allé travailler le lundi 23/03 et mes premiers symptômes sont apparus le soir même vers 23h, avec une sensation de fébrilité. Lorsque je me suis réveillé le mardi 24/03, la fièvre était à 38.1°, et j’avais une petite rhinite et une céphalée rétro-orbitaire. Le devoir m’appelle : « un petit paracétamol, et au boulot ! ». En fin d’après-midi, la céphalée rétro-orbitaire reprenait tranquillement et mes collègues m’ont poussé à appeler la médecine du travail. « Retournez chez vous au plus vite, faites-vous tester, et n’allez pas travailler tant que vous n’avez pas les résultats ». J’ai pu me faire prélever le mercredi 25/03 matin. Et j’ai attendu les résultats… J’ai attendu jusqu’au samedi 28/03 (un test PCR se fait en 12h…) et le résultat était positif. Mon résultat a été transmis à « Santé Publique France », qui annonce donc avec 3 jours de retard le nombre de cas confirmés.

Ce résultat positif est également symptomatique du manque de moyens de l’hôpital public et en particulier lorsque cet hôpital est psychiatrique… Tous mes collègues directs sont infectés à quelques exceptions près, et nos patients ne sont pas en reste.

En conséquence, à défaut d’avoir des masques et des lunettes de protection pour tout le monde, peut-être que les médecins pourraient exercer leur liberté de prescription pour bénéficier d’une association hydroxychloroquine-azithromycine, afin de réduire leur virémie et de les rendre opérationnels le plus tôt possible pour retourner au front ; puisqu’il s’agit d’une guerre, comme nous l’a rappelé le Président Macron. Malheureusement, un décret récent ( en date du 13 janvier 2020... ) entrave ma liberté de prescription hors-AMM (Autorisation de Mise sur le Marché), et je ne puis me prescrire ces médicaments efficaces (sur la virémie et le portage nasopharyngé), peu coûteux, et qui étaient quasiment en vente libre pendant des dizaines d’années… Mon cas va certainement aller vers une guérison naturelle, mais cette guérison  sera beaucoup plus longue. C'est bien dommage alors que l'on a actuellement un manque criant de personnel à l'hopital.

Prenez bien soin de vous. Et exercez votre esprit critique, par la lecture (plus que par les médias…).

Laurent Marulaz, médecin hospitalier (actuellement atteint par le Covid19).

Commentaires

Cher Monsieur Marulaz

Cher Monsieur Marulaz Permettez-moi de vous offrir mes meilleurs voeux de prompt rétablissement. Je peux comprendre votre dépit de ne pouvoir vous administrer un traitement qui, à vos yeux, est efficace. J'attire néanmoins votre attention sur les risques à utiliser sans précaution des traitements qui ne sont encore qu'en cours d'expérimentation. Cf. par exemple l'article du monde de ce jour : https://www.lemonde.fr/sante/article/2020/03/31/les-traitements-experimentaux-contre-le-covid-19-ne-doivent-etre-utilises-qu-a-l-hopital_6034974_1651302.html. En revanche, je suis choqué de livre sous votre plume, celle d'un soignant, la phrase suivante : "Mon cas va certainement aller vers une guérison naturelle, mais à condition que celle-ci se fasse le plus lentement possible selon l’avis du gouvernement, manifestement déterminé à avoir un maximum de cas graves en réanimation…". On peut peut-être accuser nos gouvernants d'avoir manqué de préparation, de n'avoir pas été assez réactifs, que sais-je encore ? Mais les accuser de mettre délibérément en danger la vie des français pour "avoir un maximum de cas graves en réanimation", voilà une accusation particulièrement étonnante venant d'un médecin qui prétend occuper des fonctions électives... Même Mme Le Pen n'avait pas osé ! Cordialement Michel Giraud

À l’attention de Monsieur

À l’attention de Monsieur Marulaz Monsieur et Cher Confrère, Je vous souhaite un bon et rapide rétablissement Nous partageons avec vous la colère des soignants qui ne bénéficient pas des moyens de protection suffisants pour travailler dans des conditions correctes. Par contre, en lisant votre article, je suis consternée de constater que, vous médecin hospitalier, vous semblez avoir oublié l’enseignement de la méthodologie des essais cliniques et de l’analyse critique des publications scientifiques, enseignement que nous, biostatisticiens, nous sommes efforcés de vous transmettre comme à tous les étudiants en médecine. Il est dangereux de recommander prématurément et largement un traitement dont l’efficacité n’est pas encore prouvée et dont sont seuls connus les effets secondaires. Cette attitude risque de freiner l’inclusion des patients dans les études en cours et retarder les résultats des recherches que nous attendons tous . Cordialement à vous Yvonne Rezvani médecin biostatisticien

M. Marulaz

M. Marulaz Une discussion avec des proches me laisse penser que la conclusion de mon commentaire précédent peut être mal interprétée. Je précise donc qu'il ne s'agit pas là d'une appréciation sur vos opinions politiques, mais sur l'outrance de votre propos, outrance telle que la dame citée, pourtant habituée à de tels écarts, ne s'y est pas risquée... Je peux accepter l'idée que votre phrase, probablement écrite sous le choc, ait dépassé votre pensée et je suis tout à fait disposé à retirer mes commentaires si vous deviez la modifier. Cordialement.

c fou ! le gouvernement a

Le gouvernement a autorisé la prescription, pour des cas graves à l'hôpital, de l'hydroxychloroquine en association avec un anti rétro viral puissant le ritonavir : reconnu aussi comme facteur de risque provoquant des insuffisances. Des médecins prôn ent d'agir plutôt au premier stade de la maladie, un dépistage volontaire et un traitement précoce (avec l'association de la chloroquine à un antibiotique, l'azithromycine, dès que le sujet est testé positif). Cette méthodologie, utilisée par le professeur Raoult, est critiquée par d'autres, alors que la molécule du Plaquénil est utilisée depuis 1949. Ma question: essayer tout de suite en appliquant le plus intelligemment possible ce que l'on sait (un traitement précoce efficace étudié par le professeur Raoult, qui permettrait, il va de soi, d'endiguer l'épidémie) ou attendre d'être considéré cas grave pour bénéficier du traitement. Les deux points de vue existent. Personnels hospitaliers, vous avez bien du mérite à vous occuper des autres au péril de votre vie alors qu'il y a quelques mois, vous étiez victimes de répression dans vos manifs, soignants, victimes de LBD. Maguy Fermandjian

Le débat est ouvert pour

Le débat est ouvert pour (urgence) ou contre (principe de précaution) l'utilisation de traitements expérimentaux contre le codiv19. C'est un débat douloureux. Nous reviendrons sur le sujet dans quelques jours. Cordialement Suzanne BOURDET

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