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11 mars 2021 : dixième anniversaire de la  catastrophe nucléaire de Fukushima.  Quelles énergies pour le futur ?

Le tremblement de terre, le tsunami et la catastrophe nucléaire du 11 mars 2011 ont tout bouleversé à Fukushima (Japon). Cette catastrophe, après celle de Tchernobyl en 1986, a poussé les pays dotés de centrales nucléaires à réfléchir aux risques et coûts du nucléaire.

 

Comment  l’Allemagne a quitté le nucléaire

     En Allemagne,  le 14 mars 2011, la Chancelière Angela Merkel déclarait : « Il est de notre devoir d’atteindre le plus vite possible l’âge des énergies renouvelables » *. Certains arguent que l’Allemagne a dû ouvrir des centrales à charbon ou au gaz. Faux.

     En 2019 l’Allemagne a consommé 620 milliards de kWh.  L’Allemagne a réduit sa production nucléaire de 76 milliards de kWh, réduit sa production à base de charbon et pétrole de 131 milliards de kWh .  Dans le même temps, elle a augmenté la production électrique renouvelable de 150 milliards de kWh, et réduit sa consommation d’énergie de 61 milliards de kWh. Bilan réussi.

Le pays s'était fixé comme objectif de réduire de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre en 2020 par rapport à 1990. Objectif atteint.**

       

Comment la France garde la filière nucléaire

     En France, des consultations entre spécialistes ont eu lieu sur la prolongation des réacteurs, sans guère modifier la stratégie d’EDF, ni les choix politiques.  Des travaux de sécurisation sur les réacteurs nucléaires ont été programmés, sous l’égide de l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) et de l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire). Ces deux instances sont  implantées à Fontenay, à côté du CEA. Ces travaux de sécurité ne seront terminés qu’en…2034.

     Plusieurs rapports (Ademe, Négawatt***, Cired, AIT-RTE) démontrent qu’une France à 100% d’énergies renouvelables, en assurant la continuité de la production par un mix d’énergie hydraulique, de solaire, d’éolien, et quelques autres ressources vertes, est possible, techniquement et sans surcoût**** . Actuellement, l’électricité solaire au Portugal coûte entre 1 et 2 centimes le kWh, contre 13 à 14 centimes pour le nouveau nucléaire français*** (sans parler du problème des déchets radioactifs, pour lesquels il n’existe pas de solution sur le long terme).  En France, le plan Hercule entend maintenir le nucléaire à la charge d’EDF, et donner le renouvelable au privé (notre Blog du 25 février) *****.

      L’abandon du nucléaire pour développer les énergies renouvelables serait plus efficace économiquement et plus respectueux de la planète. Ce choix permettrait une gestion de l’énergie plus démocratique, mieux répartie sur tout le territoire, et plus « agile » (capable de répondre vite et bien aux diverses exigences).

 

Suzanne Bourdet    Michel Faye

 
* Le Monde du 11 mars 2021 https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/11/dix-ans-apres-l-impossible-bilan-de-la-catastrophe-nucleaire-de-fukushima_6072670_3244.html

** Les échos du 4 janvier 2021 https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/allemagne-les-energies-renouvelables-ont-produit-plus-delectricite-que-le-charbon-1278027

*** We demain, février 2021, article d’ Amory Lovins, à l’origine du concept de Négawatt, puissance électrique économisée en améliorant l’efficacité énergétique. https://www.wedemain.fr/dechiffrer/amory-lovins-poursuivre-le-nucleaire-est-une-folie

**** Libération 5 mars 2021   https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/la-france-peut-et-doi...

*****Blog  pourfontenay du 25 février 2021 http://www.pourfontenay.fr/blog/mammouth-hercule-ra-eole-et-les-autres-ou-va-edf

Image France Info TV

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