Dans le dossier remis aux Conseillers deux jours avant le Conseil municipal du 26 novembre, sur les 248 pages 48 sont consacrées à la création d’une SAEM avec Clamart. Deux pages [a] présentent le sujet et le reste détaille les statuts de la société [b], tout à fait banaux.
Le débat en Conseil municipal – dument diffusé par internet et qui a duré 29 minutes - n’a rien apporté, si ce n’est la nomination des administrateurs : débat sur des positions de principe, nombreuses digressions, jeu de rôles habituel pour la caméra ! Le pon-pon revenant à un élu qui parle de notre Député !
La lecture de cette maigre documentation et l’écoute attentive du Conseil du 26 novembre laisse à penser que le Maréchal Vastel [c] ne sait vraiment pas où M. Berger – dont il est le comparse - veut l’emmener… En tous cas, tout cela pose un certain nombre de questions.
L’objet principal est de « fournir des prestations dans le domaine du stationnement public ou privé… une infrastructure de recharge électrique… ou de production d’énergie verte ». Concrètement pour Fontenay il s’agit de : « réactivation des bornes Autolib » ; « développement de consignes à vélo près des gares de RER et de tramway » ; mutualisation des parkings publics et privés ; offre pour les déplacements du « dernier kilomètre » (auto partage, location de vélos). Le texte ne le dit pas, mais au cours du Conseil a été évoquée la fourniture d’hydrogène…
Dans les statuts, on trouve la précision suivante : « dans le périmètre géographique de la France Métropolitaine ». On peut donc légitimement anticiper dans un avenir raisonnable l’inauguration par le L. Vastel d’une usine à hydrogène à Nice, construite par ses soins !
Mais sérieusement, pour remettre en état nos 3 ou 4 bornes Autolib, et construire deux hangars à Vélo, est-il besoin de créer une structure dotée d’un capital de 1,6 millions d’Euros ? Alors que quelques centaines de milliers suffisent largement.
La réutilisation des bornes Autolib est sans doute une bonne idée. Mais cette action a-t-elle un sens dans le cadre exigu de Clamart-Fontenay ? Les inventeurs de ce projet ont-ils pris langue avec la Ville de Paris, qui est en train de confier à la société TOTAL [d] ses 1 489 points de charge ? Ou de la Région qui est forcément concernée par ce sujet ? Ont-ils par ailleurs envisagé la complexité de la gestion de ces bornes ? En particulier va-t-on créer une carte d’abonnement Fontenay-Electricité pour les usagers de ces bornes ? Lesquels usagers seront ravis de se promener en Région parisienne avec une carte d’alimentation électrique par ville, un peu comme on l’a pour le stationnement (à Paris, en tout cas) ?
Une Société Anonyme d’Economie Mixte (SAEM) a par définition des actionnaires publics et privés.
A noter que côté privé, on trouve bizarrement l’office HLM de Clamart pour 12.5%.
On peut aussi s’étonner qu’aucune autre ville du Territoire ne se soit sentie attirée par cette grande aventure capitalistique… On dit que deux autres villes ont failli signer. Il serait intéressant de connaître leurs raisons…
Dans quel cerveau a germé cette idée brillante ? Quel est, en dehors de toute tactique et dissimulation, le projet sous-jacent ?
On aura compris au moins deux choses :
Et donc, pourquoi donc L. Vastel s’embarque-t-il dans cette aventure ?
Soignerait-il sa relation avec M. Berger, porte-parole de Mme Pécresse, qui, Présidente de la République en 2027, le choisira parmi ses ministres ?
Quel intérêt pour notre Ville et ses habitants ?
Michel Bayet - Modem
[a] Rapport de présentation au Conseil municipal du 26 novembre 2020
[b] Statuts visiblement recopiés à la va-vite, puis que l’on ne connait même pas le nombre d’administrateurs : de 3 à 18 selon l’article 16.1.1 ou 11 selon l’article 16.1.3.
[c] Réf : Le Maréchal Vastel et son armée mexicaine. Blog ‘Pour Fontenay’. 24 septembre 2020
[d] Les Echos du 12 novembre.
[e] Une banque Arkéa, et la SAFIDI, société de 3 personnes, filiale de la société EDF développement SA, elle-même filiale d’EDF. Réponse que n’a pas su donner en Conseil le rapporteur du sujet.
[f] MM. Houcini et Gabriel élus en Conseil le 26 novembre.