Le bilan mondial du coronavirus s’élève actuellement à 70 000 décès connus. Entre 1918 et 1919, la grippe dite grippe espagnole a tué 20 à 50 millions de personnes. La grippe existe depuis toujours, mais la concentration de populations dans de grandes villes, ou dans de grands rassemblements, accroit les contagions. D’où le choix actuel du confinement. Mais encore ?
On parle du bénéfice-risque pour l’hydroxychloroquine, mais rien à propos du risque-bénéfice du confinement. On propose d’isoler les publics à risque, peut-être, mais comment ? Dans un isolement quasi monacal, ou avec les mêmes conditions que pour les quarantaines des rapatriés de l’étranger ?
L’économie est en berne, ce qui sacrifie de fait l’avenir de nombreux travailleurs précaires. On laisse monter les violences intrafamiliales, on oublie de s’occuper des problèmes du quotidien - qui sont toujours là -, des emplois d’après-crise, des projets, des espoirs. On ne sait rien des séquelles à venir pour cause de stress post-traumatique dû au confinement « prolongé ».
On sacrifie la liberté, y compris la liberté d’expression qui pourrait s’exercer, sous réserve du respect de chacun, dans le contexte du confinement. Des chiffres pris seuls n’ont pas d’objectivité, les chiffres comparés dans leur ensemble auraient du sens.
L’état d’urgence met la population en sidération, le débat démocratique est au point mort. En clair, on désespère l’avenir. A moins que d’urgence, on retrouve l’humanité du Hussard sur le toit, de Jean Giono. Et qu’on retrousse les manches, ici et maintenant, pour Fontenay.
Suzanne Bourdet Michel Faye
Photo: rue Jean Jaurés, en temps de confinement