Back to top

Gens de cultures, les mal-aimés en temps de Covid ?

Où sont les clusters ?

On n’a pas trouvé de clusters dans les musées, théâtres et cinémas. Par contre, à l’approche de Noël, on observe de gros attroupements à l’entrée des grands centres commerciaux, cela n’émeut pas les tenants de la distanciation sociale. La SNCF n’interdit plus un siège sur deux ; au contraire, les trains sont souvent bondés. Les parents d’élèves s’agglutinent aux sorties des écoles, les collégiens s’agglutinent dans les cantines… Et les courbes Covid repartent nettement à la hausse.

 

Un ministère qui s’écroule ?

Musées, théâtres, cinémas restent interdits, malgré tous les aménagements qu’ont fait les gens de culture pour pouvoir reprendre dans de bonnes conditions.

Jeudi 10 décembre, pour annoncer la prolongation des fermetures des musées, théâtres, cinémas, le Premier ministre était accompagné du ministre des solidarités et de la santé, ainsi que du ministre de l’intérieur. Trois hommes donc, on parle de choses sérieuses ; pas de femme présente, pas même la ministre de la culture.

Les acteurs du monde de la culture sont consternés. Le ministère de la culture devient le « ministère de la disparition de je ne sais combien de compagnies de théâtre » Ariane Ascaride.

 

A-t-on davantage besoin de grands centres commerciaux que de musées, théâtres, cinémas ?

Les grands centres commerciaux, temples de la consommation passive, sont ouverts. Les lieux de culture, lieux de créativité, de controverses et d’épanouissement, sont fermés. Libérer la consommation passive et réduire le fait culturel, il s’agit de choix politiques.

« Toute réduction du fait culturel accentue le recul du débat d’idées, prive de perspectives sur toute transformation des sociétés dans le sens du progrès social et de l’épanouissement des individus, propageant ainsi l’idée de fatalité, de non recours possible à l’amélioration de la condition humaine » Patrick Perez Sècheret, poète-écrivain.

Aujourd’hui, sommes-nous renvoyés au « métro, boulot, dodo » inventé en 1968 par Pierre Béarn, le libraire-écrivain de la librairie du Zodiaque, à Paris ? Les musées, cinémas, théâtres sont-ils les victimes expiatoires de la pandémie ?

Et pourtant, le poids économique de la culture en France est de 47 milliards d’euros*, et contribue 7 fois plus au PIB de la France que l’industrie automobile. Le businessman du Petit Prince** devrait au moins comprendre ça !

Suzanne Bourdet   Michel Faye

 

* www.culture.gouv.fr › CC-2020-2_PIB-Culture-2018

**Le Petit Prince, roman écrit par le pionnier de l’aviation Antoine de Saint-Exupéry, à relire d’urgence.

image source "allo-ciné"

 

Ajouter un commentaire