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Science 1 / 30e fête de la Science du 1er au 11 octobre 2021; thème : Eureka ! L’émotion de la découverte.

Comment le public voit-il les chercheurs ?

         La pandémie Covid a mis en évidence les + et les – de l’aventure scientifique : des tâtonnements, des conseillers scientifiques parfois malavisés, des emballements médiatiques contre-productifs… mais aussi, et surtout, des chercheurs remarquables (voir notre article* sur le couple de chercheurs allemands d’origine turque  Ozlem Türeci et Ugur Sahin, à la source du vaccin Pfizer Bio N'tech.).

        Médiatiquement, le spectateur  observe ou croit observer l’émotion de la découverte. Vu de plus près, la recherche est un patient cheminement long de plusieurs années, de multiples rencontres, questionnements, réflexions, avancées, reculs, voire échecs, suivis de rebondissements, aboutissements et nouvelles questions….

      C’est aussi un travail d’équipe,  fondé sur des recherches antérieures. Même Einstein avait une coéquipière, son épouse Milena, mathématicienne de haut niveau, « l’inconnue de l’équation »**.

 

Pourquoi Euréka ?

        Il se dit qu’Archimède, scientifique –chercheur grec du 3ème siècle avant Jésus-Christ,ayant compris dans son bain  pourquoi certains corps flottaient alors que d’autres sombraient, sortit du bain et rentra chez lui en cria Euréka ( = j’ai trouvé ). Du moins est-ce l’histoire rapportée quelque deux cents ans plus tard,  par  Vitruve, architecte romain, dans son ouvrage « De architectura » . Une page « people »,  si l’on peut dire.

 

Comment les chercheurs se voient-ils eux-mêmes ?

        Si un « hasard » peut faire « cristalliser » une réponse, c’est parce que le ou la chercheur-chercheuse en avait déjà rassemblé les ingrédients. «Ce n’est jamais une illumination, tranche Dimitris Koukoulopoulos, mathématicien à l’université de Montréal. Il faut connaître le problème et toutes ses composantes à fond avant de faire des progrès. » Lui vient de prouver une conjecture sur laquelle les spécialistes butaient depuis 80 ans, « après une période de travail intense » avec son codécouvreur, James Maynard***.

 

La France à la traîne, pourquoi ?

        Nos jeunes diplômés français partent souvent à l’étranger (des moins jeunes aussi)  où l’excellence de la formation à la française est reconnue. Ces expatriés sont bien mieux rémunérés que s’ils étaient restés en France. Mieux dotés en crédits de recherche aussi.  Certains reviennent ensuite en France,ou prennent la direction d'entreprises étrangères. Ainsi, le PDG de l'entreprise américaine Moderna (vaccin Moderna), Stéphane Bancel,  est un Français, passé par Centrale Paris, et désormais milliardaire en dollars. 

      Les difficultés que connaît la recherche française découlent de choix politiques, d’économies de court terme. Et sans doute de méconnaissance du travail de chercheur, notamment en sciences.  Un travail de chercheur, ce n’est pas seulement l’émotion d’un air de cigale éphémère, c’est beaucoup plus. C’est un travail de fourmi à soutenir, la collectivité toute entière doit en redevenir la fourmilière créative.

 

Suzanne Bourdet   Michel Faye

http://www.pourfontenay.fr/blog/europeens-et-turcs-fete-virus-et-science-nont-pas-de-frontiere

** https://www.liberation.fr/culture/2019/07/23/mileva-einstein-l-inconnue-de-l-equation_1741652/

*** https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Eureka-decouverte-fut-2021-10-01-1201178297

Image : Mileva et Albert Einstein   https://www.researchgate.net/figure/Mileva-Maric-and-Albert-Einstein-1905_fig3_335769895

 

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