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Qui oriente et présente les choix politiques qui relèvent des élus ?  

En démocratie, on élit des représentants, du Maire au Président de la République. Mais on n’élit ni les cabinets conseils, ni les promoteurs.

 

Cabinets conseils et promoteurs dans la ville

          Les cabinets conseils coûtent cher à la collectivité : des dizaines de milliers d’euros  au cabinet de communication « Esprit Public » pour expliquer aux habitants du Mail Boucicaut qu’un immeuble de plus, c’est le top de l’urbanisme*.

         Comment se fait-il qu’aucun élu, ni le maire-adjoint en charge de l’Urbanisme, ni la maire-adjointe en charge de l’esthétique urbaine, ni le maire-adjoint en charge des Espaces publics, ni le maire-adjoint de quartier Centre-Ville, ni le conseiller municipal délégué aux Grands Projets, ni le Maire, qu’aucun d’entre eux  ne puisse le présenter aux habitants et en particulier à ceux du Centre Ville *?

         Dans les années 50/60, quand on construisait une cité (Blagis, Scarron, Sorrières…) , on prévoyait des parkings et des espaces verts. En 2022, les promoteurs construisent sur les parkings et  sur les espaces verts de ces cités** : Sorrières, Scarron, Blagis.., ça s’appelle de la surdensification, mot banni des discours et publications du maire et de sa majorité, qui accordent ces permis-là sans tenir compte du changement climatique en cours.

       

        Au pays de nos amis canins, certains chiens sont convaincus que les niches sont un urbanisme nécessaire, et qu’un os à ronger, c’est pas si mal. Même si ces chiens-là préfèrent, pour eux, partager le logement et le jardin de leur maître.

       Au pays de nos amis félins, certaines minettes sont convaincues que  la chasse aux souris est un agréable passe-temps. Mais dans nos cités, ce sont souvent les rats qui prolifèrent. Même les gros chats souhaitent une vraie politique d’entretien et de salubrité.

 

Cabinets conseils ou Administration publique ?

         Au niveau de l’Etat, le Sénat a diligenté une Commission d’enquête relative à l’influence des cabinets de conseil sur les politiques publiques. Le rapport qui découle de cette enquête est édifiant : le recours massif et croissant aux cabinets de conseil met les consultants au cœur des politiques publiques, dont les administrations se retrouvent marginalisées.

Quelques exemples :

         Le cabinet Mc Kinsey a reçu 3,88 millions d’euros pour sa participation à la réforme des APL***, logique comptable plutôt que solidarités : résultat baisse de 5 euros des APL pour tous les locataires recevant les APL.

       Le cabinet Mc Kinsey a reçu 12,33 millions d’euros pour s’occuper de la campagne vaccinale***, organisant deux briefings quotidiens à Santé Publique France. Post-it sur start-up nation. Délégations privées rentables ou travail de fond au service de la collectivité ? Dans les hôpitaux, et face à la pandémie de Covid, des cabinets anglo-saxons, dont McKinsey, ont pris une grande place. Trop grande ? Opaque en tout cas.

       Le cabinet McKinsey a reçu 496 000 euros pour définir l’avenir du métier d’enseignant***. A l’américaine, c’est-à-dire rémunérations inégales, insécurités professionnelles. Si on ramène le projet à l’échelle de notre ville, petites écoles calmes en zones pavillonnaires, grosses écoles à moyens insuffisants dans les cités. Inégalités à tous les niveaux. Adolescents cassés au collège, passages massifs dans le privé, quelle analyse en proposent les premiers de cordée ? Les premiers de cordée parlent plus facilement de répression sécuritaire que de prévention par l’éducation.

       Et cerise sur le gateau, il semble bien que le cabinet conseil en question ne paye guère d’impôts, voire aucun en France. Une enquête préliminaire est lancée.

 

Alors, que faire ?

          Optimiser la société ? La marchandiser ? Penser à la place des élus ? Les cabinets de conseils proposent des scénarios arbitrables, mais le plus souvent orientés. Les promoteurs, eux, déposent des demandes de permis de construire souvent peu respectueux de la qualité de vie des habitants, et encore moins respectueux de la planète. Et au final, la démocratie en sort bafouée.

          On  en revient à une idée très républicaine : besoin de transparence et d’information, pour une véritable gestion démocratique et participative ! Avant que les pandémies, les guerres, les dérèglements climatiques, nous submergent. Un beau challenge pour notre ville, et pour notre société tout entière.

 

Suzanne Bourdet   Michel Faye

 

* http://www.pourfontenay.fr/blog/mail-boucicaut-500-000-euros-detude-depe...

** http://www.pourfontenay.fr/blog/projet-zac-paradis-dossier-de-realisatio...

*** https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/un-phenomene-tentaculaire-opaque-le-rapport-au-vitriol-du-senat-sur-le-recours

Images : logos des cabinets conseils « Etat d’Esprit » et Mac Kinsey & Company

 

Commentaires

Je partage à 100% vos

Je partage à 100% vos constats. Je ne reviens pas sur la place excessive des cabinets de conseil (ou des banques d’affaire) dans l’action de l’Etat qui a été évoquée dans tous les médias. En ce qui concerne notre commune, la valeur ajoutée du cabinet Esprit public a été nulle : elle n’a pas permis plus de transparence dans le processus de consultation puisqu’aucun support de présentation n’a été diffusé contrairement à leurs promesses ; elle n’a pas permis d’ouvrir le champ des possibles en matière d’aménagement de notre centre ville puisque c’est toujours le fameux immeuble de 10 étages qui est présenté comme la solution ultime ; elle n’a pas permis un dialogue de qualité entre les élus et les Fontenaisiens puisque le maire est parti rapidement après son propos introductif et ses adjoints n’osent pas s’exprimer en son absence.

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