En 2023 le SIPPEREC, syndicat mixte pour les énergies et la communication  a fait réaliser un rapport sur la faisabilité d’un réseau de chaleur sur les communes de de Fontenay, Sceaux et Bourg-la Reine, réseau de chaleur utilisant la géothermie profonde, avec une centrale géothermique à Fontenay. 

          Fin 2023 a été créée par les 3 villes concernées et le SIPPEREC, une société d’économie mixte la SEM GéoSud 92 pour réaliser ce projet.

          Juin-juillet 2024 ce projet a été soumis, en même temps que le PLUi, à enquête publique avec un  dossier de plus de 1500 pages. Le commissaire-enqueteur a donné un avis favorable.

         Juillet 2024 le département crée aussi une société d’économie mixte la SEM 92 Energie pour s’occuper entre autres de géothermie dans le département.

         Mars 2025, le conseil municipal autorise la SEM GéoSud à commencer les forages à partir de septembre 2025, autorisation valable 2 ans, sans même connaitre le nombre d’immeubles dont les copropriétaires souhaitent signer un contrat de 15 ans non résiliable, avec la société gérant ce réseau de chaleur. Délibération votée à la majorité avec 3 abstentions et 1 contre.

       Nous vous proposons une suite de 3 articles sur ce projet de réseau de chaleur associé à de la géothermie profonde

               - En quoi consiste ce projet?

              - Les conséquences de ce projet : Bon ou mauvais pour l’environnement ? Bon ou mauvais pour la planéte ?

             - Les conséquences financières que ce soit pour la ville ou pour les habitants qu’ils soient locataires ou propriétaires de leur appartement

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C’est quoi la géothermie profonde envisagée à Fontenay

La géothermie profonde consiste à extraire la chaleur provenant d’une nappe aquifère située à grande profondeur

A Fontenay il est prévu de prélever l’eau chaude d’une nappe aquifère située dans le calcaire du Dogger situé à environ 1500- 1600 m de profondeur

                                                 Coupe schématique des aquifères profonds du Bassin Parisien

                                                                                           Carte de répartition des températures de l’eau présentes dans la nappe aquifère du Dogger 

          En région parisienne l’eau présente dans le Dogger varie de 50°C ( voir moins ) à l’Ouest à plus de 85°C à l’Est.

         Plus elle est chaude, mieux c’est dans la cadre de la géothermie profonde

         La géothermie profonde ne peut qu’être utilisée pour chauffer les logements, elle ne peut pas les refroidir.

 

Géothermie profonde et réseau de chaleur à Fontenay

         Au niveau de Fontenay elle est de 62°C. C’est une température relativement faible ce qui va entraine un apport important, voire majoritaire, d’autres sources de chaleur : pompes à chaleur, chaudières à gaz de grande puissance notamment.

        La gélule géothermique de Fontenay : la zone de la nappe aquifère du Dogger concernée par le projet de forage géothermique à Fontenay est mitoyenne de la gélule géothermique de Bagneux. Voir carte ci-après.

En jaune celle de Fontenay et en vert celle de Bagneux

        Ces 2 gélules sont comparables.

Le lieu des 2 forages : l’un pour puiser l’eau chaude provenant de la nappe aquifère du Dogger, l’autre pour y renvoyer l’eau ayant cédé sa chaleur dans une centrale géothermique, seront situés sur le terrain de football synthétique du Panorama. La centrale géothermique sera aussi située sur le même lieu.

 

Plan de la centrale géothermique et de ses annexes sur l’emplacement du terrain de sport synthétique du Panorama réalisé en 2010

 

Principe d’un réseau de distribution de chaleur utilisant de la chaleur issue de la géothermie avec apport complémentaire de chaleur via des pompe à chaleur et des chaudières au gaz.

 

Pour distribuer cette chaleur il faut créer un réseau de distribution : plus il est court mieux c’est.

Le réseau de distribution prévu s’étale sur 3 villes : Fontenay, Sceaux et Bourg-La Reine avec les dates prévisionnelles initiales de mise en service.

 

Ce réseau fait 20 km ! Plus le réseau est long, plus il y a des déperditions thermiques et plus il y a de risques d’incidents pouvant altérer la qualité de distribution de la chaleur.

 

Carte des chaufferies d’appoint / de secours ( au gaz)  de puissance importante envisageables pour ce réseau de chaleur

          Pour réduire les couts ce réseau de chaleur n’est proposé qu’aux immeubles consommant a minima 300MWh : ce qui exclut les pavillons et les petits immeubles ( immeubles ayant moins d’une vingtaine de logements)

 

La géothermie faible profondeur

        A la différence de la géothermie profonde elle permet de chauffer l’hiver et de refroidir l’été les batiments

       Le principe est d’aller chercher de l’eau à faible profondeur : entre 50 à 100 m de profondeur. La température de l’eau à cette profondeur est de l’environ de 15°C, température pratiquement stable toute l’année. 

       A l’aide de pompes à chaleur l’hiver on extrait de la chaleur pour permettre de chauffer les batiments et l’été on utilise cette eau pour rafraichir ces mêmes batiments.   Un exemple de batiment utilisant la géothermie faible profondeur : le palais l’Elysée

          L’eau de la nappe aquifére des sables de l’Yprésien est à la température constante de 15°C

       

Ce dispositif géothermie faible profondeur couplée avec pompe à chaleur permet  de couvrir 60%  des besoins de chauffage et de rafraichissement du palais de l’ Elysée. Elle concerne 15 000 m² soit l’équivalent de 5 immeubles de 40 logements

       Avec ce dispositif on a une baisse des émissions des gaz à effet de serre d’environ 80% et la facture énergétique est divisée par 2.

        Les forages ont couté 700 000 euros et l’ensemble du projet 5 millions d’euros.

        Le retour sur investissement est compris entre 5 à 7 ans.

A Fontenay le dispositif géothermie faible profondeur couplé avec pompe à chaleur n’a pas été étudié.

 

Suzanne Bourdet   Michel Faye

 

Photo de titre :Pour Fontenay

Documents1 et 2 : BRGM

Documents 3,5, 6, 7 et 8 Documents enquête publique sur le projet de géothermie  

Document 4 fond de carte Google Earth 

Document 9 : Le Parisien 3 juin 2024

Sources : rapport SIPPEREC, Le Parisien 3 juin 2024