Back to top

Les renards-volants : habitat respecté ou pandémies ?

Ecologie des « renards-volants »*

        Des Philippines à l’Australie en passant par l’île Maurice, une chauve-souris, dont l’envergure peut dépasser un mètre, porte un collier de poils roux qui lui a valu le surnom de « renard-volant ».  Consommateurs de fruits, les renards volants contribuent à la pollinisation des arbres  qui produisent ces fruits (bananiers, manguiers, avocatiers).

       Par contre, les nombreux pathogènes (plus de 60) que transportent ces chauves-souris sans en être incommodées sont dangereux pour les hommes. Perte d’habitat et dérèglement climatique peuvent amener les animaux sauvages, et c’est vrai pour les renards-volants, à se retrouver au contact des humains qu'ils vont alors contaminer (rage, fièvre Ebola, virus Hendra…).

       La déforestation de plus en plus importante sur tous les continents pousse les chauves-souris à chasser leurs proies la nuit aux alentours, ou même, dans les villes. En se rapprochant ainsi de l’homme, il n’est pas surprenant de voir réapparaître d’anciennes maladies virales devenues rares et de nouvelles au potentiel contagieux dramatique.

 

Survie des renards-volants**

       Les chauves-souris ont leur rôle à jouer dans les écosystèmes, comme tout animal. Pourtant, elles subissent de nombreuses atteintes du fait de la destruction de leur habitat naturel, de la chasse, du dérèglement climatique et  d’erreurs de jugements.

       A l’île Maurice, les renards-volants ont été accusés de la baisse des récoltes de litchis, alors qu’ils en sont plutôt les pollinisateurs. Les renards-volants ont subi trois campagnes intensives de chasse pendant que les oiseaux et les singes se régalaient de litchis. On peut penser qu’on aurait mieux protégé les récoltes en installant des filets pour protéger les arbres.

      Autour de Noël 2020, en Australie, c’était l’été (hémisphère sud), un été caniculaire (plus de 40°C). Plus de 4500 renards-volants sont morts lors de cet épisode de canicule aggravée.

      En Australie encore, une vaste étude sur vingt-cinq ans de données vient de montrer comment la destruction de l’écosystème des renards-volants a conduit des poussées de virus Hendra en Australie. Le virus Hendra est mortel à 75 % pour les chevaux et à 57 % pour les humains* .

       Aux Philippines, les renards-volants sont en voie d’extinction. Ce qui découle d’une sur-exploitation de leur habitat, c’est-à-dire la forêt tropicale, les grottes et les mangroves de la province de Sarangani . Le gouvernement local travaille désormais à la sauvegarde de cette espèce devenue rare***.

 

De manière générale, respecter les habitats des animaux sauvages, c’est éviter de réveiller des virus susceptibles de créer des pandémies.

 

Suzanne Bourdet        Michel Faye

 

* https://www.lemonde.fr/sciences/visuel/2023/01/05/le-renard-volant-eclai...

** www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2007/revue-medicale-suisse-128/les-chauves-souris-pas-si-chauves-que-ca

*** lemagdesanimaux.ouest-france.fr/dossier-1392-renard-volant-philippines.html

Image : Le Monde du 4 janvier 2023

Ajouter un commentaire