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A Fontenay, 3000 logements de plus en 12 ans, de 2019 à 2030, et toujours moins d’espaces verts ?/ A propos d'une lettre du préfet

          Une modification du PLU, modification n° 1,  a été votée le 6 septembre 2022 par le Territoire Vallée Sud Grand Paris.

          A ce sujet on peut lire une lettre du préfet*, datée du 28 janvier 2021, qui vient en soutien à la volonté densificatrice du maire, sans aucun souci ni de réchauffement climatique, ni de qualité de vie, ni même des équipements nécessaires à la vie des habitants ; crèches, écoles, accueils de loisirs, collège, salles de réunion, espaces verts publics, mobilités… vous n’y pensez pas. On est, et on reste, entre businessmen de l’urbanisme pur et dur.  Mais  quand on détruit arbres et espaces verts, comment verdir le béton ?

 

La volonté du maire  pour densifier la commune est soulignée par le Préfet

            Dans sa lettre* du 28 janvier 2021, le préfet remercie la commune de Fontenay d’activer plusieurs leviers pour pouvoir, entre 2019 et 2030, construire 3000 (trois mille, vous lisez bien) logements, bref de réaliser une surdensification de notre ville. Fontenay dépasserait alors nettement les 30 000 habitants, avec une densité supérieure à 12 000 habitants/km², certains quartiers pouvant atteindre, voire dépasser, les 25 000 hab/km² !

          Le préfet écrit : A cette fin* [de surdensification] la commune prévoit d’activer plusieurs leviers tels que la densification des parcelles de grande taille, reconversion du bâti, opérations de renouvellement urbain.

Comment :

                  - Changement de zonage.  Une zone pavillonnaire devient une zone où l’on peut construire des immeubles, exemple rue du Capitaine Paoli.

                 - Création de ZAC. Exemple aux Blagis où la création d’une  ZAC permet de passer de 830 logements à plus de 1450 logements.

                  - Construction sur les espaces verts des cités. Exemples : Cité des Sorrières** plus de 300 logements supplémentaires, Cité Scarron rajout d’un immeuble sur le seul espace vert de cette cité, projet Saint Prix*** d’implanter des centaines de logements dans le parc de cette cité…

                - Surfaces de terrain par pavillon de plus en plus petites en zone pavillonnaire : 200 m², voire parfois moins de 100 m² ! Exemple : rue des Hautes-Sorrières, construction de 4 pavillons sur un terrain de 420 m²découpé en 4 lots.

                - Reconversion de bâti . Exemple : construction d’immeubles en série sur la partie haute de la rue Boucicaut avec une surdensification dépassant les 300% voir les 400% **** …

            Le Préfet félicite le maire : « Cette stratégie de densification/reconstruction de la ville est doublement conforme au SDRIF [… ] Elle illustre la volonté de la commune de consentir à l’effort de densification fixé à 10%* ( En réalité la surdensification annoncée serait de plus de  20% ! soit deux fois  plus que les demandes officielles) »*****

 

Cette politique de surdensification est obsolète: elle  ne prend en compte ni le réchauffement climatique, ni la protection de la biodiversité 

         Le texte du Préfet, représentant de l’Etat, sonne pour nous comme un véritable effort de « guerre » pour assurer la surdensification.

         Cette politique de surdensification ne prend pas en compte les problèmes de circulation, de stationnement, de pollution de l’air , du bruit, de la dégradation de la qualité de vie des habitants.

            Cette politique de surdensification fait l’impasse sur le réchauffement climatique, la surdensification entraine par exemple la formation d’ilots de chaleur et une forte dégradation de la biodiversité. Le climat change, la densification à outrance n’est plus d’actualité.

            Cette surdensification ne tient aucun compte des préconisations des scientifiques comme le Groupe d'experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), alors que le préfet cite l’Institut Paris Région, anciennement IAU Île-de-France, maître d’œuvre de la révision du SDRIF en 2013, dont le bureau est juge et partie :

Présidente : La présidente du Conseil Régional d'Ile de France

1er vice-président : Le préfet de Paris, préfet de la région d'Île-de-France 

         L’IAU date de 1960. Depuis, les temps ont changé. La prise de conscience du réchauffement climatique a gagné du terrain. Sauf chez les analystes de l’Institut Paris Région.  Nous, nous sommes en désaccord avec cette politique  de surdensification ( la ville de Fontenay a déjà une densité supérieure à 10 000 habitants/km²).  

 

Cette volonté de surdensification est-elle compatible avec une politique ambitieuse de développement des espaces verts ? 

            Dans cette même lettre*, le préfet rappelle que Fontenay est une ville pauvre en espaces verts.  Il écrit : «  Le territoire de Fontenay-aux-Roses présente en effet une part d’espaces verts ouverts au public de 2,7 m² par habitant ( donnée IAU 2013) en deçà des 10 m² préconisé par le SDRIF ».

           Le préfet ne fait que rappeler une évidence : Fontenay est l’une des communes des Hauts-de-Seine les plus carencées en espaces verts. Les mêmes qui prônent la surdensification reconnaissent la très large insuffisance en espaces verts ouverts au public.

          De facto ce sont les zones pavillonnaires qui ont la plus grande proportion d’espaces verts de pleine terre, espaces verts de pleine terre nécessaires pour maintenir un minimum de biodiversité et ralentir le réchauffement climatique. Mais un peu partout dans la ville, ces zones pavillonnaires sont petit à petit rongées par des permis de construire transformant des jardins en petites maisons serrées, arbres coupés, surfaces de pleine terre très réduites.

         Pour répondre à l’injonction du Préfet* : « Parallèlement ces opérations doivent être l’occasion de mettre en œuvre une politique de développement des espaces verts », nous proposons que :

                        - la commune et le Territoire, lors de l’établissement du Plan Local d’Urbanisme

                        - le maire, lors de l’attribution des permis de construire

          mettent tout en œuvre pour développer les espaces verts de pleine terre de notre commune.

         Ce qui, de plus, permet de lutter contre le réchauffement climatique et de protéger la biodiversité

        Cela implique qu’en cas de dilemme entre densifier ou créer un espace vert le maire devra choisir de créer l’espace vert public. A minima la ville de Fontenay doit devenir une ville « Zéro Artificialisation Nette » ( ville « ZAN ») : ville qui ne réduit plus ses espaces verts.

         Pour notre part nous indiquerons pour chaque nouveau permis de construire délivré par le maire le gain ou la perte d’espace vert de pleine terre associé à ce permis.

 

Suzanne Bourdet    Michel Faye

 

* http://www.pourfontenay.fr/dossiers/lettre-du-prefet-en-date-du-28-janvi...

** http://www.pourfontenay.fr/blog/quartier-scarron-sorrieres-nord-le-maire...

*** http://www.pourfontenay.fr/blog/ilot-saint-prix-un-projet-immobilier-de-...

**** http://www.pourfontenay.fr/blog/permis-de-construire-accorde-pour-un-imm...

***** La ville de Fontenay compte actuellement environ 12 000 logements

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